Restaurer le Fouta Toro, servir les populations, honorer l’héritage

1. Monuments, restauration et mémoire
   Nous réalisons d’abord un inventaire rigoureux des sites du Fouta qui portent notre histoire, comme les mosquées, les mausolées, les bibliothèques, les lieux de pouvoir et les champs de bataille. L’objectif est de documenter chaque site, d’évaluer son état et de prioriser les interventions. Nous restaurons ensuite les édifices menacés, nous consolidons les structures fragiles, puis nous mettons en valeur ces lieux avec une signalétique claire, des plaques explicatives et des places d’honneur dédiées aux grandes figures du Fouta. Ce parcours mémoriel vivant permet de transmettre la mémoire, de renforcer la fierté et d’ouvrir ces richesses aux jeunes, aux chercheurs et aux visiteurs.
2. Réseau santé de proximité le long de la Nationale 2
   Le projet consiste à construire et aménager de petites unités de santé tous les 30 kilomètres le long de la Nationale 2 qui traverse le Fouta. Chaque unité comprend au minimum un médecin généraliste, un cardiologue, un pneumologue et un gynécologue. Les centres disposent des équipements essentiels pour les soins primaires, de la pharmacie de base, de la chaîne du froid et d’une maternité sécurisée. Un système de référence et de transport d’urgence relie ces unités entre elles et vers des plateaux techniques plus complets. La télémédecine soutient les cas complexes. Cette organisation réduit les distances à parcourir, diminue les délais de prise en charge et améliore durablement les indicateurs de santé.
3. Éducation, femmes et enfants, transmission des valeurs
   Nous accordons une place particulière à l’éducation des femmes et des enfants. Nous encourageons le dépassement de soi, la solidarité, l’engagement au service de la communauté et la protection des plus vulnérables. Nous valorisons, estimons et protégeons les mères, les filles et les garçons afin qu’ils deviennent les meilleurs ambassadeurs du Fouta. Nous rappelons le respect et la vénération dus aux personnes âgées et aux figures historiques. Nous soutenons les parcours scolaires, les clubs de lecture, les bourses et le mentorat, afin de former une génération instruite, responsable et fière de son héritage.
4. Arts martiaux et civisme
   Nous sensibilisons les hommes valides du Fouta, âgés de 6 à 72 ans, à la pratique des arts martiaux. Cette démarche développe la discipline, le courage et l’esprit de service. Elle renforce l’aptitude à défendre et protéger la patrie en cohérence avec les institutions nationales. Des clubs locaux, un encadrement qualifié et un calendrier d’évaluations assurent un apprentissage sérieux et progressif. L’objectif est de former des citoyens exemplaires, forts de corps et d’esprit, respectueux de la loi et utiles à la nation.
5. Identité collective et symbole fédérateur
   Nous créons un drapeau ou un symbole qui incarne nos valeurs et nos principes. Ce signe distinctif permet à chaque habitant du Fouta de s’identifier à une même vision. Une charte d’usage précise les contextes d’affichage, l’enseignement de ce symbole à l’école et son emploi lors des événements communautaires. Il s’agit d’un repère moral et culturel qui nous rassemble, qui nous ressemble et qui nous guide dans nos actions.
6. Diaspora et économie morale
   Nous encourageons la diaspora du Fouta à investir dans des secteurs utiles pour la région. Nous demandons un engagement fondé sur la confiance, le professionnalisme et l’honnêteté. Un guichet régional oriente les porteurs de projets, propose des mécanismes de co-investissement et valorise les initiatives exemplaires. Cette dynamique renforce l’emploi local, améliore les services et projette une image positive du Fouta dans tout le pays.
7. Média pulaar, langue et savoir
   Nous créons un média en langue pulaar pour protéger et promouvoir nos valeurs islamiques et culturelles. Nous écrivons, lisons, enseignons et transmettons en pulaar, tout en encourageant la pratique d’au moins quatre langues, notamment l’arabe, le pulaar, le wolof et une langue de travail comme l’anglais ou le français. La langue peule est non négociable au Fouta et chacun est invité à la respecter et à la pratiquer lorsqu’il séjourne dans la région. Un collège de grands savants du Fouta traduit le Coran en pulaar et veille à sa diffusion dans les foyers. Nous rédigeons également un ouvrage de référence sur l’histoire complète du Fouta Toro pour éclairer notre passé et orienter nos pas.
8. Compagnie de transport porteuse d’image
   Nous créons une compagnie de transport automobile qui véhicule une image positive du Fouta à travers le Sénégal. La compagnie incarne les standards d’éthique, de ponctualité, de sécurité et de qualité de service que nous défendons. Elle facilite la mobilité des habitants, soutient l’économie locale et porte haut nos couleurs et nos valeurs sur les routes du pays.
9. Rayonnement et bienfaisance à l’échelle nationale et sahélienne
   Nous agissons pour que le Fouta devienne une locomotive de grandeur et d’unité au Sénégal, puis, selon nos moyens, dans la sous-région sahélienne. Nous multiplions les réalisations utiles et les actes de bienfaisance menés par nos acteurs économiques et sociaux. Notre ambition est d’inspirer, d’aider et d’unir, en diffusant des modèles concrets qui améliorent la vie des populations.
10. Philosophie directrice
    Nous plaçons Dieu en premier dans tout ce que nous entreprenons et nous mettons notre confiance en Lui. Le succès appartient à Dieu et dépend de Sa volonté, quelle que soit l’ampleur de nos efforts. La solidarité, la miséricorde et la charité entre nous sont des devoirs sacrés. Lorsque l’un de nous réussit, c’est toute la communauté qui en bénéficie. Tout ce qui contredit ce principe nous éloigne du bien. Nous nous engageons donc à préserver cette règle qui fonde notre cohésion. Après le Prophète et ses nobles compagnons, nous vénérons l’exemple de Thierno Suleyman Baal. Il incarne la grandeur et la noblesse du Fouta. Nous mettons tout en œuvre pour préserver, enseigner et transmettre son œuvre afin que chaque enfant du Fouta puisse y trouver un modèle d’élévation morale, de courage et de service.

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Message du Président de l’Association des Disciples de Souleymane

Pour une mémoire restaurée, pour une histoire honorée

Chers compatriotes, chers amis du patrimoine,

Le Fouta Toro , berceau d’une histoire riche et profonde, abrite des lieux qui portent encore les empreintes vivantes de nos luttes, de notre foi, et de notre dignité. C’est ici que des figures comme Souleymane Baal, Almamy Abdul, et tant d’autres ont élevé la voix contre l’injustice, ont défendu la vérité, et ont bâti les fondements d’un héritage spirituel, intellectuel et politique qui mérite d’être reconnu à sa juste valeur.

Aujourd’hui, cet héritage est menacé. Les sites historiques tombent en ruine, les mausolées se dégradent, les témoignages matériels de notre grandeur sombrent dans l’oubli. Pourtant, sans mémoire restaurée, il ne peut y avoir de fierté nationale pleine et entière. Ce que nous laissons à l’abandon, d’autres le récupèrent, le redéfinissent ou l’effacent.

C’est pourquoi l’Association des Disciples de Souleymane s’est engagée résolument dans la restauration et la rénovation des lieux historiques du Fouta Toro. Ce combat est bien plus qu’un chantier architectural, il s’agit d’un devoir moral, d’un acte de justice envers nos ancêtres, et d’un geste de responsabilité envers nos enfants.

Le Sénégal ne peut continuer à célébrer son passé tout en négligeant les fondations matérielles de ce passé. Nous avons le devoir de rendre hommage à notre histoire avec la dignité qu’elle mérite. Il ne suffit pas de chanter les louanges des héros de la résistance, des bâtisseurs de savoir, des guides spirituels, nous devons aussi préserver les lieux qui ont été les théâtres silencieux de leur combat.

Nous appelons à une mobilisation collective. Le patrimoine du Fouta Toro appartient à toute la nation. Restaurer ces sites, c’est rappeler que l’histoire du Sénégal n’a pas commencé avec la colonisation, mais bien avant, dans des royaumes organisés, dans des cercles de savoir, dans des sociétés debout, souveraines et spirituellement riches.

L’heure est venue de présenter au monde une histoire sénégalaise digne, complète, enracinée. Une histoire qui ne commence pas à Saint-Louis ni à Dakar, mais qui prend source dans les terres fertiles du Nord, dans les sentiers du Toro, dans les silences des vieilles pierres, dans la voix des griots et les prières des marabouts.

Nous comptons sur le soutien de tous, autorités publiques, citoyens, historiens, architectes, artistes, croyants et amoureux du patrimoine. Ensemble, rendons au Futatoro la place qu’il mérite dans la mémoire nationale. Ensemble, honorons les traces de Souleymane et de ses disciples.

Pour une histoire restaurée, pour un avenir enraciné.

Le Président
Association des Disciples de Souleymane